« Les natures mortes, ces mal nommées »
C’est sous ce titre que Sœur Anne-José a initié son public à la « nature morte ». Il n’est sans doute pas fortuit que ce thème vienne couronner tout un parcours sur la peinture commencé voici quelques années. En effet la nature morte est peut-être ce genre le plus difficile, le plus secret à déchiffrer, le genre paradigmique de toute peinture. Tous les grands peintres l’ont pratiquée depuis l’antiquité. La nature morte provoque l’émotion suscitée par les « objets » qui redeviennent des « choses » rendues à leur beauté mais aussi à leur étrangeté. Elles apparaissent telles que jamais nous ne les avons vues : elles n’ont rien à voir avec une quelconque imitation mais s’adressent à notre désir d’Être tout en suggérant sa possible absence. Les formes oscillent entre apparition et disparition.
Drame de l’ombre et de la lumière, de l’absence et de la présence les natures mortes dévoilent le sens du silence des choses. Elles disent l’histoire de « notre faim, de notre soif, des privations infinies du désir ».
C’est ce que nous avons entrevu ce samedi 19 janvier en contemplant Chardin, Morandi, Cézanne, Murillo, et quelques autres …